Depuis quelques années je chemine en Terre de Féminitude.
Tout a commencé en 2016 avec Marie-Jésus Sandoval de Tantra et Chamanisme.
Des amies m’avaient parlé de Marie-Jésus et de ce qu’elle arrive à “accoucher” chez les femmes qui croisent son chemin.
J’avais sauté le pas.En route pour le Féminin.
Un terme très générique qui, si j’en pressentais les mystères, me laissait malgré tout perplexe.
Départ en co-voiturage avec 3 femmes.
L’ambiance féminine se pose doucement durant le voyage.
Au volant, je me laisse bercer par les propos de mes compagnes : leurs voix, leurs rires, leurs silences…
De l’autoroute, grande voie que je suis sans réfléchir, comme hypnotisée par ce large chemin régulier et sécurisant qui s’offre à moi, je passe progressivement à des nationales, puis à des départementales de plus en plus étroites.
Le chemin devient nécessairement plus conscient, plus compliqué, plus personnel.
A moi d’appréhender au mieux les virages qui s’annoncent parfois au dernier moment et les nids de poule qui me surprennent. La pluie tombe pareille à des larmes sur mon pare-brise.
Une attention de chaque instant devient nécessaire.
Je perçois que métaphoriquement le voyage intérieur a déjà commencé.
Je vais progressivement m’alléger du brouhaha de ma vie parisienne pour doucement intégrer le l’univers feutré des Femmes.
Arrivée au Château de la Linotte je prends possession des lieux : chambre, salle de vie et pièce de travail (au sens maïeutique du terme), ainsi que de mes compagnes d’un temps.
40 femmes qui pour un weekend vont vivre l’intimité du cœur et du corps ensemble.
Autant dire que les groupes de femmes ne sont pas forcément mon élément.
J’ai peur de la femme car au premier abord je lui trouve plein de “défauts” : rancunière, médisante, séductrice, manipulatrice…
Le souci est que je suis, moi aussi, une femme et que ces 40 miroirs dressés face à moi ne font que me renvoyer, dans les multiples reflets de leurs êtres, ma propre image.
Suis-je dans le jugement ? Suis-je sur la défensive? Ai-je envie d’une intimité avec toutes ou chacune ? Ai-je même envie d’une intimité avec moi-même ?
Premier contact. Je suis heureuse d’être venue avec mes amies, ça me sécurise.
Première soirée. De la danse, beaucoup de danse. Du mouvement, de l’énergie qui monte, qui pétille. De la chaleur en soi et autour de soi. De la sueur. J’aime quand mon corps se couvre d’eau, quand des profondeurs de mon être ressurgissent ces sources enfouies.
Première nuit. Placer sous son oreiller l’intention pour laquelle nous sommes réellement venues à ce stage.
Ne pas se mentir.
Pourquoi suis-je là ?
Dormir.
Tout au long du stage, nous allons danser, bouger, laisser nos corps s’expanser. Les corps exultent dans cette ode à la Vie.
Des danses en cercle, des rires, des chants, des cris et quelques pleurs.
Des femmes qui le temps d’un weekend déposent les armes. Ou les prennent. Je ne sais plus bien.
Des cercles de parole, où l’intime s’épanche avec pudeur mais profondeur et où les joies se mêlent aux souffrances faisant de chacune un être unique au service de L’Universel.
Des visions de Femmes Guerrières qui se redressent et font danser les âmes primitives sur la musique de leurs chants gutturaux et mélodieux.
Des visions de lignées de femmes qui se relèvent d’années de silence pour reprendre leur pouvoir et leurs voix et me soutiennent dans ce chemin de re-découverte.
Dire que j’ai été à l’aise tout au long de ce weekend serait faux.
Mais j’ai progressivement baissé la garde et accepté cette rencontre avec cette part de moi-même que j’ai souvent négligée : le Féminin.
